Comme pour une boule de laine bien enroulée, il est difficile de trouver le fil qui nous permette de suivre la chaîne de vie de maman.
Il y a ce qu’on a raconté et ce qu’on a vu. Tout se déroule dans l’ordinaire d’une vie comme il y en a bien d’autres et dans l’extraordinaire qui transcende le normal.
Il y a ce qu’on a raconté et ce qu’on a vu. Tout se déroule dans l’ordinaire d’une vie comme il y en a bien d’autres et dans l’extraordinaire qui transcende le normal.
De ce qu’on a raconté :
Yvonne est l’aînée d’une famille de treize enfants dont neuf ont franchi l’âge adulte. La famille vivait au fond du rang 7 de St-Cyrille de Wendover. On a dû bûcher cette «terre en bois d’boute», la défricher, y ériger la maison et les bâtiments. Pour survivre l’hiver, Adélard son père devait s’exiler quatre ou cinq mois dans les chantiers sans qu’il lui soit même possible de revenir pour la naissance d’un enfant ou pour le temps des fêtes.
Yvonne est l’aînée d’une famille de treize enfants dont neuf ont franchi l’âge adulte. La famille vivait au fond du rang 7 de St-Cyrille de Wendover. On a dû bûcher cette «terre en bois d’boute», la défricher, y ériger la maison et les bâtiments. Pour survivre l’hiver, Adélard son père devait s’exiler quatre ou cinq mois dans les chantiers sans qu’il lui soit même possible de revenir pour la naissance d’un enfant ou pour le temps des fêtes.
Pendant cette longue période, Yvonne aidait sa mère Odélie à s’occuper de tout : soigner quotidiennement les animaux, les nettoyer, s’occuper de la maison et des enfants. La famille demeurait à environ quatre kilomètres du village et un bon kilomètre de la petite école. On raconte qu’ils ont dû souvent passer à travers les bois pour se rendre à pied à l’église pour la messe du dimanche.
Yvonne a complété son cours élémentaire à l’école du rang Sept. On la retrouve vers l’âge de quinze ans chez les sœurs de l’Assomption à Nicolet pour y suivre un cours d’économie familiale. En 1923, elle revenait à St-Cyrille pour prendre la charge de la petite école du rang Sept. À ce moment, la famille d’Adélard et d’Odélie comptait déjà huit enfants dont six d’âge scolaire l’ont eue comme institutrice. Frère Hubert Houle, son frère, se souvient très bien qu'il l'a eue comme institutrice et qu’elle lui avait montré à écrire.
Yvonne a complété son cours élémentaire à l’école du rang Sept. On la retrouve vers l’âge de quinze ans chez les sœurs de l’Assomption à Nicolet pour y suivre un cours d’économie familiale. En 1923, elle revenait à St-Cyrille pour prendre la charge de la petite école du rang Sept. À ce moment, la famille d’Adélard et d’Odélie comptait déjà huit enfants dont six d’âge scolaire l’ont eue comme institutrice. Frère Hubert Houle, son frère, se souvient très bien qu'il l'a eue comme institutrice et qu’elle lui avait montré à écrire.
Par son mariage avec mon père en juillet 1925, Yvonne entrait dans la famille d’Hormidas.
Imaginez la situation. À leur mariage, Lucien et Yvonne sont respectivement âgés de 24 ans et de 20 ans. Ils demeurent à la maison paternelle d’Hormisdas, veuf, qui vit avec deux de ses fils, Lucien et Alfred 26 ans, et quatre filles, Juliette 28 ans, Alice 20 ans, Lucienne 19 ans et Anysie 17 ans. Alfred quittera le foyer paternel en 1926, Juliette en 1927, Anysie en 1931, Alice et Lucienne en 1938. Hormidas ne passera la ferme à Lucien qu’en 1939, soit quatorze ans après son mariage avec Yvonne.
Pendant ce temps, Yvonne, qui prendra progressivement la charge de la maison, donnera naissance à neuf enfants.
En ces temps, la charge de la maison comprenait l’entretien, sans aspirateur ni lave-vaisselle, le lavage et le repassage, en plus de la cuisson du pain. À chaque jour, cuits sur poêle à bois, les trois repas qu’il fallait préparer, cuire, servir et desservir, les canisses et les chaudières à lait à laver, les lits à faire. De plus, il fallait souvent aider à la ferme pour traire les vaches et les nourrir, s’occuper des chevaux, des cochons et des poules. C’est ce qu’on appelait «faire le train». Puis, il fallait préparer les enfants pour l’école, voir aux devoirs et à la récitation des leçons.
Chaque saison apportait ses corvées. Au printemps, à compter du 19 mars, les semences et les jardins à préparer, l’été, le sarclage du potagern et des longs rangs de choux de Siam poussant dans la terre glaise desséchée, l’automne, les conserves et la boucherie, les tricots et les reprisages des bas et des mitaines en hiver.
Faut-il encore en ajouter? Chaque été, du début de juillet à la fin d’août, Juliette et Evelina, qui demeuraient à Montréal, venaient avec leur famille passer les vacances chez "Peupére". En moyenne, un ajout de huit à dix personnes à la maisonnée qui en comptait déjà plus d’une dizaine.
Yvonne savait maintenir l’harmonie entre tout ce beau monde. Elle se faisait aider c’est certain, mais c’est à elle que revenait la charge générale de la maisonnée. Mes tantes, qui ont vécu cette période avec elle, s’en rappellent comme d’un temps où elles ont eu un immense plaisir à vivre ensemble. Yvonne était une boute-en-train toujours de bonne humeur et qui, sans calcul, accomplissait avec gaieté plus que sa part du boulot.
Avec le recul, cet ordinaire de la vie à la campagne dans la grande famille m’apparaît très extraordinaire.
Ce que j’ai vu
Je vais vous le dire en petits faits qui peuvent paraître banals, mais qui me sont très révélateurs des multiples facettes de la personnalité de maman.
Une psychologue et pédagogue qui a du flair
Un jour, ayant eu des difficultés avec papa, je rentrai à la maison en boitant, prétextant que papa m’avait donné DES coups de pied. Appliquée à faire de la couture, maman me demande de l’aider à tenir un morceau qu’elle cousait sur le moulin à coudre. Puis, ce fut un autre morceau et un autre jusqu’à ce que la pression baisse. Et sans rien dire de plus, elle regarda intensément par la fenêtre les enfants qui glissaient sur les grandes étendues de glace qu’une pluie récente avait laissées dans les champs. L’envie me prit d’aller les joindre. Mon mal prit rapidement du mieux et ma rancœur contre papa n’ayant pas trouvé appui fondit sans que je m’en rende compte.
Un soir, nous avions la visite d’Omer Courchesne toujours bien effacé et de sa femme Emerilla au timbre de voix toujours haut et fort imposant. Cette fois, ils étaient accompagnés de leur fils Bertrand d’un an plus âgé que moi mais qui avait déjà laissé l’école. Dorénavant, il faisait l’adulte. Il fumait. Il m’offrit une cigarette, je l’acceptai et la fumai devant tout le monde comme si de rien n’était, mais non sans certains regards furtifs qui, comme des lasers, tentaient de lire l’attitude de papa et de maman devant mon audace. Je n’ai rien perçu mais je restai avec une certaine appréhension.
Le lendemain, maman me dit qu’elle avait à me parler. Cela arrivait rarement car habituellement, tout se disait au grand jour. Et il arrivait rarement à maman de nous chicaner. «Ça y est, me dis-je, je vais me faire disputer pour la cigarette que j’ai fumée». Non, il n’en a pas été question. Elle me dit : «Tu sais Florian, quand on a de la visite on doit s’en occuper. Hier tu as laissé Bertrand un bon bout de temps seul sans t’occuper de lui.» Cette leçon, je l’ai toujours retenue. C’était bien un trait de maman de tout laisser pour s’occuper de la visite. Elle avait pour les visiteurs de petites attentions qui en disaient long sur sa grande aménité.
Une maman qui a de l’entrain
Un jour, ayant eu des difficultés avec papa, je rentrai à la maison en boitant, prétextant que papa m’avait donné DES coups de pied. Appliquée à faire de la couture, maman me demande de l’aider à tenir un morceau qu’elle cousait sur le moulin à coudre. Puis, ce fut un autre morceau et un autre jusqu’à ce que la pression baisse. Et sans rien dire de plus, elle regarda intensément par la fenêtre les enfants qui glissaient sur les grandes étendues de glace qu’une pluie récente avait laissées dans les champs. L’envie me prit d’aller les joindre. Mon mal prit rapidement du mieux et ma rancœur contre papa n’ayant pas trouvé appui fondit sans que je m’en rende compte.
Un soir, nous avions la visite d’Omer Courchesne toujours bien effacé et de sa femme Emerilla au timbre de voix toujours haut et fort imposant. Cette fois, ils étaient accompagnés de leur fils Bertrand d’un an plus âgé que moi mais qui avait déjà laissé l’école. Dorénavant, il faisait l’adulte. Il fumait. Il m’offrit une cigarette, je l’acceptai et la fumai devant tout le monde comme si de rien n’était, mais non sans certains regards furtifs qui, comme des lasers, tentaient de lire l’attitude de papa et de maman devant mon audace. Je n’ai rien perçu mais je restai avec une certaine appréhension.
Le lendemain, maman me dit qu’elle avait à me parler. Cela arrivait rarement car habituellement, tout se disait au grand jour. Et il arrivait rarement à maman de nous chicaner. «Ça y est, me dis-je, je vais me faire disputer pour la cigarette que j’ai fumée». Non, il n’en a pas été question. Elle me dit : «Tu sais Florian, quand on a de la visite on doit s’en occuper. Hier tu as laissé Bertrand un bon bout de temps seul sans t’occuper de lui.» Cette leçon, je l’ai toujours retenue. C’était bien un trait de maman de tout laisser pour s’occuper de la visite. Elle avait pour les visiteurs de petites attentions qui en disaient long sur sa grande aménité.
Une maman qui a de l’entrain
Je garderai aussi bien vivante l’image de la maman enjouée qui, souvent le matin, nous lançait à tour de rôle comme des «frisbees», les galettes de sarrasin qu’elle cuisait sans dérougir sur les quatre rayons du poêle.
Un remède efficace aux bobos et aux malaises
Comme le remarque Claire, maman avait toujours du temps pour nous. Un petit bobo à soigner, quelques larmes ou un malaise mal défini suffisaient pour qu’elle laisse son ouvrage et nous accorde toutes ses attentions. Une chaise berçante blanche et basse, installée au bout de la cuisine près du salon, était son hôpital de soin pour tous les bobos et ses genoux, la pouponnière de toutes les consolations.
Si un jour le numérique était assez perfectionné pour capter les images de nos souvenirs, je commanderais la photo-symbole d’une maman assise à sa machine à coudre avec deux enfants montés dans le dos de sa chaise, occupés à la peigner ou à la cajoler de mille façons pendant qu’elle continuait à coudre.
Comme le remarque Claire, maman avait toujours du temps pour nous. Un petit bobo à soigner, quelques larmes ou un malaise mal défini suffisaient pour qu’elle laisse son ouvrage et nous accorde toutes ses attentions. Une chaise berçante blanche et basse, installée au bout de la cuisine près du salon, était son hôpital de soin pour tous les bobos et ses genoux, la pouponnière de toutes les consolations.
Si un jour le numérique était assez perfectionné pour capter les images de nos souvenirs, je commanderais la photo-symbole d’une maman assise à sa machine à coudre avec deux enfants montés dans le dos de sa chaise, occupés à la peigner ou à la cajoler de mille façons pendant qu’elle continuait à coudre.
Une intense piété
Sans être une mangeuse de balustre, maman était dévote. Elle récitait le chapelet avec piété tous les soirs, sans se laisser distraire par les enfants qui se tenaient tout croches ou qui manifestaient leur impatience. Avant de partir en auto, elle avait soin de nous faire réciter un «Je vous salue Marie» et un «Gloire soit au Père» Et je me souviens de l’avoir vue prier à l’église pendant les Quarante-Heures d’une façon si intense qu’aujourd’hui je dirais qu’elle était en extase.
Sans être une mangeuse de balustre, maman était dévote. Elle récitait le chapelet avec piété tous les soirs, sans se laisser distraire par les enfants qui se tenaient tout croches ou qui manifestaient leur impatience. Avant de partir en auto, elle avait soin de nous faire réciter un «Je vous salue Marie» et un «Gloire soit au Père» Et je me souviens de l’avoir vue prier à l’église pendant les Quarante-Heures d’une façon si intense qu’aujourd’hui je dirais qu’elle était en extase.
Une attention à l’éducation de ses enfants
L’attention qu’elle a portée à l’éducation de ses enfants est aussi remarquable.
Malgré la rigoureuse pauvreté qui régnait dans la famille, elle a su manœuvrer de façon à ce que chacun de ses enfants reçût, au-delà de l'école primaire, un complément d’éducation ou de formation qui lui permît de faire son chemin dans la vie.
L’attention qu’elle a portée à l’éducation de ses enfants est aussi remarquable.
Malgré la rigoureuse pauvreté qui régnait dans la famille, elle a su manœuvrer de façon à ce que chacun de ses enfants reçût, au-delà de l'école primaire, un complément d’éducation ou de formation qui lui permît de faire son chemin dans la vie.
Ainsi, sept de ses enfants, trois garçons et quatre filles feront carrière dans l’enseignement et la dernière, Lyse, deviendra infirmière et Monique était travailleuse sociale.
Un modèle de discrétion
Elle savait aussi garder silence devant ce qui la blessait profondément. À titre d’exemple, peu de temps après que j’eus quitté la communauté, nous, les trois anciens frères, sans concertation, nous avions planté notre tente chez Laurent lors d’une rencontre de famille.
Le lendemain du premier soir, maman fit par intérêt pour ses fils, la visite des tentes. Elle se rendit bien compte qu’il y avait dans chaque tente un matelas double et que nous avions passé la nuit avec nos compagnes d’alors. J’ai cru lire sur son visage la déception marquée de beaucoup d’interrogations. Elle n’en dit mot et jamais elle ne formula à ce sujet, ni sur aucun autre, quelque remarque qui nous fut désobligeante.
Elle savait aussi garder silence devant ce qui la blessait profondément. À titre d’exemple, peu de temps après que j’eus quitté la communauté, nous, les trois anciens frères, sans concertation, nous avions planté notre tente chez Laurent lors d’une rencontre de famille.
Le lendemain du premier soir, maman fit par intérêt pour ses fils, la visite des tentes. Elle se rendit bien compte qu’il y avait dans chaque tente un matelas double et que nous avions passé la nuit avec nos compagnes d’alors. J’ai cru lire sur son visage la déception marquée de beaucoup d’interrogations. Elle n’en dit mot et jamais elle ne formula à ce sujet, ni sur aucun autre, quelque remarque qui nous fut désobligeante.
Un savoir faire attentif aux détails
Habile de ses mains, elle donnait l’impression de savoir tout faire sans laborieux apprentissage. Tout l’été, le métier à tisser était monté en permanence dans la cuisine d’été. Elle passait une partie de ses moments libres à tisser des pièces montées : catalognes, courte-pointes, serviettes de lin et couvre-pieds. Les voisines venaient apprendre d’elle comment monter le métier à tisser et comment faire un patron des pièces à réaliser. Elle n’avait pas son pareil en broderie. Ses broches ont tricoté toutes les mitaines et tous les bas de la famille. Les vêtements étaient défaits, refaits et modifiés pour s’ajuster aux enfants qui grandissaient vite. Elle faisait ses propres patrons et tout semblait arriver comme par enchantement.
C’était de pratique courante que la visite arrive sans s’annoncer. Je n’ai jamais vu maman prise au dépourvu pour monter un repas à cinq ou six couverts supplémentaires. Desserts, gâteaux, pudding renversé, tartes, tourtières, grands-pères au sirop d’érable ou à la viande, tout arrivait à temps pour chaque circonstance, cuit à point sur un feu de bois à intensité calorimétrique fort capricieuse. Avisée, elle se gardait toujours de bonnes réserves.
Et quand il y avait une corvée qui amenait un surplus d’hommes à déjeuner le matin, c’était la course aux crêpes. Deux poêles à frire en permanence sur les ronds, un gros plat de pâte à crêpe à la portée de la main, maman avait le défi de répondre à la demande sans faire attendre les hommes qui entretenaient la gargantuesque ambition de dévorer en un temps record plus de crêpes que le voisin. Battus, les hommes se sont toujours retirés de table repus, alors qu’il y avait encore des crêpes qui cuisaient dans les poêles à frire.
L’anniversaire de chaque enfant était souligné par un petit spécial de fabrication maison.
Et tous les lundis d’hiver, en revenant de l’école c’était la fête. Chaque enfant avait bien à lui son petit pain chaud qui sortait du four tout doré, débordant d’une cannette à conserve recyclée.
Aucun boulanger au monde (pour dire comme mon petit-fils) se saura jamais cuire d’aussi savoureux petits pains que ceux que maman nous servait en collation au retour de l’école. Des petits pains à la mie tendre et chaude où le beurre coulait en ruisseaux d’or et dont la croûte joufflue reproduisait les traits du bonheur. Et ces bouchées de pain trempées dans l’épaisse mélasse noire d’hiver ou baignant dans la crème marbrée de sirop d’érable! Divin!
Quand mes parents aménagèrent au village, il suffit d’une ou deux séances au club de l’âge d’or pour que maman entreprenne de fabriquer avec des pommes desséchées, pour chacun de ses enfants, un couple de personnages miniatures habillés à la mode d’époque.
La grand-maman affectueuse
L'arrivée de chacun de ses petits-enfants était une fête pour elle. Elle les prenait, les cajolait et quand ils venaient en visite, elle leur prodiguait des attentions et des gâteries dont tous se souviennent. Elle a été fidèle à la fête de chacune et de chacun à leur envoyer une carte de fête dans laquelle elle avait inséré un billet de 5 ou 10 dollars.
L'arrivée de chacun de ses petits-enfants était une fête pour elle. Elle les prenait, les cajolait et quand ils venaient en visite, elle leur prodiguait des attentions et des gâteries dont tous se souviennent. Elle a été fidèle à la fête de chacune et de chacun à leur envoyer une carte de fête dans laquelle elle avait inséré un billet de 5 ou 10 dollars.
Devant notre projet d'adopter un enfant de la Corée, elle devint perplexe. Elle craignait pour nous. Quand elle vit Jonathan à neuf mois, se traîner à quatre pattes le long des murs, elle fut rassurée. "C'est bien un enfant comme les autres" dit-elle. Notre petit Coréen fut du coup intégré dans la famille et occupa une large place dans le coeur de sa grand-maman.
Une grande dame tout à fait exceptionnelle
Je garde de maman l’image que j’emprunte à Paul-Émile, celle d’une grande dame tout à fait exceptionnelle.
Un courage sans essoufflement, une habileté toute simple comme un va-de-soi à tout faire et à trouver à tout problème la juste solution, une patience d’ange sans gémissements, une affabilité sans cérémonies qui savait rendre les gens à l’aise.
Maman est décédée à l’âge de 84 ans des suites d’un cancer qui s’était déclaré deux ans auparavant. Elle a su, le temps venu, «casser maison» pour venir s’installer avec Lucien en hébergement à Drummondville.
Puis, transférée aux soins palliatifs de l’hôpital Ste-Croix, elle y a reçu tous ses enfants, donnant à chacun des marques d’affection et de tendresse dont tous se souviennent.
C’était une grande dame ordinaire et elle demeure toujours extraordinaire dans nos souvenirs.
Je garde de maman l’image que j’emprunte à Paul-Émile, celle d’une grande dame tout à fait exceptionnelle.
Un courage sans essoufflement, une habileté toute simple comme un va-de-soi à tout faire et à trouver à tout problème la juste solution, une patience d’ange sans gémissements, une affabilité sans cérémonies qui savait rendre les gens à l’aise.
Maman est décédée à l’âge de 84 ans des suites d’un cancer qui s’était déclaré deux ans auparavant. Elle a su, le temps venu, «casser maison» pour venir s’installer avec Lucien en hébergement à Drummondville.
Puis, transférée aux soins palliatifs de l’hôpital Ste-Croix, elle y a reçu tous ses enfants, donnant à chacun des marques d’affection et de tendresse dont tous se souviennent.
C’était une grande dame ordinaire et elle demeure toujours extraordinaire dans nos souvenirs.
Cette génération du début du siècle a produit des géants remarquables par un aspect ou l’autre de leurs réalisations. Maman en était. L’extraordinaire chez elle n’était pas du type de monument qui force l’admiration mais bien du type de la boule de laine bien enroulée, sans brin détachable, ...
...où l'extraordinaire était en tout
et de service partout.
Suite : 31 - Lucien (1901 - 1989), génie et amour au quotidien
J'ai dévoré cette lecture et je l'ai transférée à mes filles. Quelle femme extraordinaire était tante Yvonne. La plus vieille de mes filles qui se nomme Annie l'a connue, une fois qu'elle se faisait garder ma mémère Coderre elles étaient allées dîner chez ta mère c'est Yolande qui les avaient ramassées. Je garde un bon souvenir d'elle et ton père ils étaient venus passer quelques temps pour aider grand maman et grand papa Coderre. Mémère m'avait raconté qu'une après midi elle et Yvonne s'étaient etendues dans le lit dans la chambre en bas pour faire un ptit somme et quand elles se sont réveillées tante Yvonne a dit "on a dormi ensemble tout comme quand ns étions petites." Quel beau moment elles venaient de vivre.
RépondreSupprimerSolange Lemaire Coderre